Tuesday, Mar. 25, 2014

BOUAR : INTERVIEW EXCLUSIVE DE NDALE MARCEL, LE CHEF DES ANTI-BALAKA

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February 2, 2014

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BOUAR : INTERVIEW EXCLUSIVE DE NDALE MARCEL, LE CHEF DES ANTI-BALAKA

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BOUAR (RADIO SIRIRI) — Ndalé Marcel de son vrai nom Gbokaho Minang Sylvain, est né en 1960 à Niem. 
Il est le chef des anti-balaka de la Nana Mambéré. 
Il déclare avoir enterré la hache de guerre depuis son arrivée à Bouar le 22 janvier 2014. 
Ancien chef d’un groupe d’autodéfense fondée en 2006 pour lutter contre les zaraguina ou coupeurs de route, il a décidé il y a huit mois, de rentrer dans le maquis pour chasser les Séléka de la terre de ses ancêtres. 
Cette interview fait suite au « Dossier exclusif anti-balaka » publié récemment par la Radio Siriri et l’agence de presse LNC. 
Mais dès l’occupation de la base laissée par les Séléka, Ndalé demande à ses hommes et à tout le monde de l’appeler désormais « général » en attendant le DDR.

_ Radio Siriri : Bonjour Monsieur, pouvez-vous vous présenter !

_ Ndalé Marcel : Bonjour Monsieur le journaliste. Je suis Ndalé Marcel, le Chef des Anti-balaka de la Nana Mambéré.

_ Radio Siriri : Vous étiez dans la brousse et vous voilà maintenant sortis en occupant la base militaire laissée par les Séléka. 
Que s’est-il passé ?

_ Ndalé Marcel : Depuis Boganda nous n’avons rien vu de pareil. Tous les présidents qui se sont succédé ont toujours essayé de réunir les fils et les filles de ce pays. 
Mais depuis l’arrivée de Sélaka, ce n’était plus la même chose. Ils ne sont pas venus pour rassembler comme les autres présidents l’ont fait par le passé, mais plutôt pour diviser. Les exactions ont atteint un degré tel que j’ai décidé de rentrer dans la brousse pour préparer des antidotes afin de les chasser. 
C’est ainsi que j’ai invité mes frères à venir me suivre pour nous préparer en vue d’une contre-attaque. 
Et nous l’avons fait au bout de huit mois passés dans la brousse.

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_ Radio Siriri : Que dites-vous de toutes ces accusations ? Quand on parle de « anti-balaka a fait ceci », « anti-balaka a fait cela »… questions de vols et d’exactions ?

_ Ndalé Marcel : Nous ne sommes pas de voleurs. Cependant il peut y avoir des infiltrés mais je demande aux autorités de mener les enquêtes afin d’identifier les coupables et de les punir conformément à la loi. 
Il y avait eu au courant de novembre dernier une attaque contre un camion au niveau de Vakap. Nous avons poursuivi les bandits et avions récupéré tous les biens, ainsi qu’une somme d’argent importante que nous avons envoyée aux autorités compétentes. Voici un exemple que je vous donne.

_ Radio Siriri : Qu’allez-vous faire avec tous ces hommes. Seront-ils tous intégrés dans l’armée ?

_ Ndalé Marcel : Cela dépendra de l’issue du programme DDR qui sera mis en place par le nouveau gouvernement. Une fois démobilisés, c’est à chacun de voir s’il est fait pour intégrer l’armée ou non. Mais notre objectif n’est pas forcément d’intégrer les forces armées centrafricaines, mais plutôt de protéger notre territoire. 
Nous l’avons fait, donc nous avons atteint notre objectif.

_ Radio Siriri : La peur de la communauté musulmane c’est de voir ce qui se passe ailleurs arriver ici à Bouar.

_ Ndalé Marcel : Nous ne sommes pas venus pour détruire mais pour protéger. Nous ne déclarons pas la guerre ou la chasse aux musulmans. 
C’est pourquoi je tiens à demander aux musulmans de regagner leurs foyers respectifs. De même je demande aux chrétiens de ne pas paniquer non plus. 
Ceux (les anti-balaka) qui ne respectent pas nos principes, après enquête, nous les arrêtons et les mettons en prison.

_ Radio Siriri : Pouvez-vous nous présenter cette dame qui vous suit toujours ? Il paraît qu’elle est aussi une anti-balaka ?

_ Ndalé Marcel : C’est Nafissatou Ndalé, [rire…] c’est ma femme. Depuis notre mariage, elle me suit partout dans mes déplacements et je l’ai initiée également à l’art de la guerre.

_ Radio Siriri : Comment faites-vous pour nourrir tout ce monde ?

_ Ndalé Marcel : C’est pourquoi de je demande au préfet et aux autorités religieuses de nous venir en aide pour nous permettre de nourrir tous mes éléments. 
Et toute aide sera la bienvenue. Une fois sortis, nous cessons toute hostilité car nous avons atteint notre objectif puisque nous occupons désormais la base militaire de Camp Leclerc.

© Février 2014 RADIO SIRIRI

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