Centrafrique : Les spéculations sur le décès du caporal Damien Dolet de la Sangaris

Radio Siriri March 10, 2014 0

Village Bodaï

BOUAR (RADIO SIRIRI) — Le lieu de l’accident du caporal Damien Dolet le 23 février dernier se trouve à 9 Kms de Bouar sur la route de Bangui au niveau du village Bodaï. 
C’est un tournant dangereux qui cause chaque année beaucoup d’accidents durant la saison de pluie. Notamment pour les camions en provenance du Cameroun, connaissant mal ce tournant dangereux plein de saignées causées par l’érosion sur un terrain argileux. 

Selon Mathurin Gbele un des témoins : « l’accident a eu lieu aux environs de 14h35. 
Les deux blindés légers étaient devant et progressaient lorsqu’ils se sont aperçu que l’autre véhicule n’arrivait pas. 
Après un échange de communication, ils ont rebroussé chemin pour aller secourir leurs camarades. 
Mais pour éviter toute perturbation lors de l’opération de sauvetage, ils ont bloqué le passage afin de permettre à l’hélicoptère d’évacuer le blessé grave. » 

Ainsi donc le fait de voir des mouvements de va-et-vient des blindés légers, ainsi que le déplacement d’un hélicoptère a poussé certains à inventer toutes sortes d’histoires. 
La plus populaire et la plus farfelue serait que les trois soldats Sangaris seraient partis dans une zone diamantifère pour ramasser des diamants au creux d’un rocher. 
Ils auraient attaché le rocher sous lequel se trouvent les diamants identifiés afin de le déplacer à l’aide de leur véhicule. C’est ainsi que le rocher les a blessés mortellement. 
Or étant trois, il faut nécessairement un qui conduise et autre pour veiller sur le bon déroulement de l’opération, et ce n’était pas le cas. 
Et en plus, dans la zone allant de Wanetiguera à Kpokté soit à une distance de 5 à 15 Kms de Bouar, personne ne parle d’extraction de diamants. 
Au contraire, ces villages sont de grands producteurs d’ignames et de haricot rouge. 
Radio Siriri est partie sur les prétendus lieux d’extraction de diamants, mais n’a pas vu de traces des crampons de pneus d’un blindé, encore moins un rocher pouvant être déplacé à l’aide d’un engin. 
Ces histoires démontrent à elles seules les différences de degré d’appréciation de l’Opération Sangaris en Centrafrique. 
Certains n’y voient qu’un prétexte pour piller les ressources naturelles du pays. 
Tandis que d’autres sont bien contents de la présence de ces soldats français, et souhaitent plutôt qu’elle soit renforcée.

Les lieux de l’accident ? Un virage dangereux sur un terrain accidenté, voilà tout.

© Mars 2014 RADIO SIRIRI

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