Les Mbororos peuhls utilisés comme bouclier humain dans l’ouest centrafricain

Radio Siriri April 2, 2014 0

(RADIO SIRIRI) — Les seleka dispersés dans les chantiers diamantifères dans la zone de Ngazi (sous-préfecture de Carnot) ainsi qu’un groupe armé non identifié jusque-là se promenant à cheval dans l’ouest centrafricain ont adopté une nouvelle stratégie : obliger les mbororo peuhls centrafricains à rassembler leurs troupeaux afin de feindre une transhumance pour se dissimuler parmi les bœufs. 

Ces éleveurs étaient contraints également de prendre les armes. Répartis en petits groupes, les uns prennent la direction du Cameroun voisin dans l’intention d’atteindre Toktoyo, les autres empruntent une piste connue d’eux seuls qui relie la zone diamantifère de Carnot au Tchad. 
Et c’est surtout les mbororo inexpérimentés qui paient le lourd tribut lors des différents affrontements opposant ces seleka avec les anti-balaka. 
Il y a un mois, suite à des affrontements avec un groupe seleka déguisés en éleveurs peuhls au niveau du village Yoro (axe Baoro-Carnot), les anti-balaka ont accompagné à la mission catholique quelque centaine de femmes et d’enfants mbororo. 

Ceux qui ont choisi d’atteindre le Cameroun ne l’ont pas pu parce qu’ils ont été attaqués par des anti-balaka de la commune de Zotoa-Banguerem. 
En représailles ils ont brûlé le 21 mars à 5h du matin le village Zaïre, tuant huit personnes cinq femmes et trois hommes. Un vieillard et un enfant de 7 ans ont été retrouvés calcinés dans leurs maisons respectives. 
Au total 252 maisons ont été incendiées dont une école avec les archives ce jour-là. Dix jours plutôt, un combat d’une rare ampleur avait opposé dans la journée du mercredi 12 mars 2014, les séléka aux anti-balaka de Michel Bello, au village Boulaï à 65 Km de Bouar axe Bozoum. Ces séléka confondus aux pasteurs peuhls pour sortir clandestinement du territoire centrafricain étaient surarmés et avaient des armes de tous calibres. 
Selon Michel Bello, le chef des anti-balaka du village Bokayan, le combat a commencé à 7 heures du matin pour finir à 15 heures avec un bilan de 12 morts du côté des seleka et de deux blessés légers du côté des Anti-balaka. C’était une sorte de course poursuite parmi les bœufs stressés et paniqués courant dans toutes les directions. Outre ce bilan humain, 5 armes AK 45 de fabrication russe ont été récupérées. Par ailleurs, des milliers de têtes de bétail sont, soit récupérées et parquées soit errant dans la nature. 
Selon des informations recueillies par Radio Siriri, auprès de M. Gaston Namsana, maire de la commune de Birva-bolé: « Les anti-balaka au départ n’avait pas l’intention d’agresser ceux qui leur semblaient les mbororo peuhls se déplaçant avec leurs bétails. Mais ce qui a attiré leur attention, c’était le bruit d’un coup de feu. 
Ces seleka déguisés ont tiré sur une femme enceinte presque à terme qui allait chercher de l’eau. C’est ce qui a attiré la foudre et la furie des anti-balaka sur cette bande. Il est à signaler que ces douze morts sont tous des hommes, les femmes et les enfants ont été épargnés. Il faut souligner aussi que les bœufs qui errent dans la nature sont systématiquement abattus de manière anarchique par la population qui brade la viande à vil prix au lieu de les récupérer, les dompter et les élever. »

© Avril 2014 RADIO SIRIRI

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