Saturday, Nov. 30, 2013

MISE AU POINT : Des coups de fil pour savoir si Bouar n’était pas tombée le dimanche 10 novembre

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November 20, 2013

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MISE AU POINT : Des coups de fil pour savoir si Bouar n’était pas tombée le dimanche 10 novembre

Bouar 12 nov

BOUAR (RADIO SIRIRI) — N’en pouvant plus de répondre au téléphone : « Oui, ça va ! La ville est calme, il n’y a rien de particulier à part les rumeurs, la Radio Siriri avait décidé de faire un reportage le mardi 12 novembre afin de rétablir les faits. Car des bloggueurs parlaient de prise et de mise à sac de Bouar, ce qui n’était pas vrai. 
Pour commencer, deux faits survenus dimanche 10 novembre n’ayant aucun lien entre eux ont suscité plusieurs interprétations. Tout d’abord, des agents d’un centre nutritionnel se trouvant à différents points de ville discutaient via téléphone. Le contenu de ces différentes conversations pourraient se résumer de la manière suivante : « Ne perdons pas trop de temps dehors. Rentrons assez vite pour veiller sur les enfants. » 
Et voilà que des badauds l’ont récupéré à leur façon en appelant leurs proches pour dire qu’il y a de nouveau une menace sur la ville de Bouar. 
Le deuxième fait, c’est qu’une colonne d’anti-balaka serait aperçue par des éleveurs dans les environs de la localité de Bokayan à quelque 40 Kms de Bouar sur l’axe Bozoum. Mais en fait, cette colonne ne se dirigeait pas vers Bouar mais cherchait à contourner ladite localité pour se rendre à leur sanctuaire où ils font ce qu’ils appellent le « blindage » en buvant des mixtures et en se faisant faire des scarifications mêlées à des poudres noires à quelques 36 Kms de bouar sur l’axe Bocaranga. 
Ce qui fait que dans l’après midi du dimanche, la ville a connu un calme teintée de peur, à cause des rumeurs qui circulaient.

Durant la journée du mardi suivant, suite aux nombreux appels téléphoniques reçus, Radio Siriri a tendu son micro à quelques passants des différents quartiers de la ville. Et ce qui ressort de leurs différentes réactions c’est que l’option militaire n’est pas la meilleure solution d’autant plus que la Misca se met progressivement en place et que la situation centrafricaine est désormais au cœur de l’actualité. 
« Le GUN vient de présenter un plan d’urgence. Calmons-nous un peu pour ne pas envenimer la situation. Nous comprenons la colère de nos frères anti-balaka. Ils veulent la justice et le respect des centrafricains. Mais il n’y a pas de commune mesure entre la puissance destructrice des seleka et leurs fusils de fabrication artisanale. 
Que peuvent-ils faire face à une mitrailleuse lourde dont la portée peut atteindre facilement 15 Kms ? Et en fin de compte ce sont les populations civiles qui vont payer le plus lourd tribu. Puisque eux, comme d’habitude, ils se retirent toujours aussitôt. » Dit Jonathan Abalangou un étudiant qui a fini ses études et qui se qualifie avec humour « de chômeur professionnel »
« Le pays a trop souffert, le peuple centrafricain a trop pleuré. Il est temps d’enterrer la hache de guerre pour fumer le calumet de la paix. Faisons confiance à la force multinationale qui est là et à l’ONU qui n’ignore plus la question centrafricaine. » Renchérit Moussa Yamsolo un jeune commerçant qui a vu son chiffre d’affaires tomber au plus bas depuis le 26 octobre 2013. 
Ménard Kokjolè s’insurge pour sa part contre la direction de la CBCA qui a pris la décision de fermer l’agence de Bouar. « Manifestement la Direction CBCA n’a pas confiance en la force multinationale FOMAC qui garde la banque de Bouar. Pourquoi ont-ils décidé de partir alors que la banque est sécurisée jour et nuit par des éléments de la FOMAC ? 
Des hommes armés ont tenté de voler la moto d’un employé de la banque. C’est un fait particulier qui arrive à tout le monde. Ce n’est pas la banque qui est en danger, voyons ! 
Beaucoup de gens se sont déplacés dernièrement, une fois rentrés chez eux, ils ont besoin de faire des retraits à la banque et voilà, qu’ils trouvent la banque fermée. C’est vraiment gentil de traiter les clients de la sorte. On va leur exiger des dédommagements pour les préjudices subis. Et puis à Bangui, ils ouvrent un guichet au KM5 pour les clients pour mieux nous faire dévaliser. 

On tire beaucoup plus dans les rues de Bangui qu’à Bouar. 

Personne ne tire des coups de feu dans Bouar à part certains éléments de la Séléka qui font des fiançailles avec des adolescentes.»

© Novembre 2013 RADIO SIRIRI

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