Nana Mambéré : Des malfaiteurs en bande organisée bloquent les activités de Bouar

Radio Siriri April 10, 2014 0

Sangaris a bouar

BOUAR (RADIO SIRIRI) — La tension très palpable au matin du 7 avril montrait à quel point la France agit seule et continue d’agir seule sur le terrain à Bouar. 
Car les soldats de la MISCA démotivés et démobilisés pour la plupart, pour non paiement de salaire (depuis trois mois) n’ont manifestement plus l’intention de prendre des risques. 
Certains sous couvert d’anonymat déclarent avoir vendu certains de leurs effets personnels pour avoir de l’argent afin d’acheter des crédits de téléphone pour appeler leurs familles au pays. 

« Le responsable financier de l’UA est à Bangui mais on ne sait pas ce qu’il fait exactement… Seul le Rwanda s’efforce d’envoyer de l’argent pour ses hommes. Et je comprends les burundais qui demandent de l’argent aux musulmans qu’ils escortent soit du côté de Berbérati, Bangui ou Bouar. J’étais à Beloko quand, je les ai vus, ces camarades burundais demander aux passagers du convoi d’aller chercher à manger, et surpris, ces derniers de répondre : « Et l’argent qu’on vous a donné pour le voyage ? » dit l’un.
Ce n’est pas possible que ni le Cameroun, ni la Guinée-Bissau ni le Congo ne soient en mesure de prendre en charge les soldats de la sous-région ! » Renchérit un autre.

Mais que s’est-il passé exactement ? 
Dans le cadre de leur mission et conformément à la résolution onusienne 2121 autorisant la Sangaris à utiliser la force pour désarmer les bandes armées, les éléments de l’Opération Sangaris basés à Bouar ont quadrillé dès les toutes premières heures une maison habitée par deux éléments d’ex-garde présidentielle de Bozizé, qui s’étaient rendus tristement célèbres ces derniers temps depuis le départ des seleka. 
Ces deux soldats se font appeler « Mercenaires », et l’ont même écrit sur la plaque numérologique de leurs motos de marque ‘Apache’ et ‘Hummer’, de fabrication indienne. 
Ils sont connus dans toute la ville, et en même temps craints, car leurs passages dans un quartier crée des frissons et plonge la population dans l’inquiétude. 
Ils prétendent imiter deux Séléka, un certain Nassir et un certain « Finder » tous deux se déplaçant autrefois en moto et commettaient des exactions également. 
Même leurs frères d’armes, des ex-faca préfèrent les éviter.

Et c’est sur dénonciation de la population que les Sangaris ont fait cette descente chez eux pour perquisitionner. 
L’un était absent de chez lui, par contre, c’est l’autre ‘Mercenaire’ qui sera retrouvé dans la maison, en compagnie de deux jeunes gens Anti-balaka. 
Tous les trois étaient ligotés et malmenés. Ils ont récupéré lors de la perquisition une AK 47, des armes de fabrication artisanale et des cartons de munitions et autres grenades offensives. 
Ils ont aussi emporté deux motos qu’ils ont aussi restituées peu après aux propriétaires. 
Quant aux malheureux compagnons d’infortunes, ils ont été transportés d’urgence à l’hôpital pour des soins. 
Aux dernières nouvelles, ils sont depuis rentrés chez eux. 
Et c’est cette descente de la Sangaris très tôt le matin qui a irrité certains ex-faca, ex-gardes présidentielles et des anti-balaka qui ont sorti tous les arsenaux de guerre pour troubler les activités : commerces, banque et écoles ont aussitôt fermés leurs portes. 

Et ce n’est le soir venu que le calme finit par revenir dans la ville. 
Il est difficile de revoir les enfants demain sur la route de l’école avec tous les traumatismes subis durant cette matinée. 

La population prise en otage ne comprend toujours pas pourquoi les quartiers ne sont pas quadrillés par ces forces internationales en vue d’un désarmement effectif et efficace, car elle ne veut pas rater une nouvelle fois pour la deuxième année successive la relance des activités agricoles.

Mise à jour : Sofia Van Den Broeck | LNC

© Avril 2014 RADIO SIRIRI

Leave A Response »