Bouar : Enfants malnutris, victimes collatérales de la crise politico-militaire en Centrafrique

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(Radio Siriri) — Lors de l’une des ses nombreuses visites aux foyers des plus démunis dans les quartiers de Bouar, la sœur Félicité Saïdou, missionaire dans la congrégation des Sœurs de Charité de Jean Antide Thouret, a rencontré une jeune mère avec son enfant aux joues gonflées, les cheveux éparses et au ventre ballonné.


C’était au début du mois de mai. « Ca a été un choc pour moi de voir comment vivent nos frères et sœurs. A table, je n’ai pas eu envie de manger… » Confie-t-elle à Radio Siriri.
Elle a donné rendez-vous à cette jeune femme de venir la trouver au couvent. Sachant qu’il s’agissait d’un problème de malnutrition, elle a commencé à donner à l’enfant des compléments alimentaires pour aider sa santé.
Les gens se nourrissent de plus en plus mal : des légumes cuits à l’eau, un peu de sel et de piments, avec la boule de manioc, ou bien des insectes tels les termites (puisque c’est la saison), les crickets appelés en langue gbaya ‘yadéton’; voilà tout ce que consomme une bonne partie de la population n’ayant pas la possibilité de se procurer du poisson ou de la viande.


Avant la crise, les mototaxis faisaient la navette entre Bouar et Garoua-Boulaï, et permettaient également aux pauvres d’avoir du poisson surgelé.
Désormais cela n’est plus qu’un lointain souvenir. Et il n’est pas rare de croiser tôt le matin, enfants et adultes consommer des mangues à la place du petit déjeuner, et parfois en guise de repas du midi également.
Ce n’est plus la pauvreté mais la misère qui gagne de plus en plus de terrain.
Désormais, la Sr Félicité Saïdou a plus de 15 ans enfants à nourrir tous les lundis.
Spécialiste de la rééducation, elle a créé également des barres parallèles pour la rééducation de certains de ces enfants qui ont quatre (4) ou cinq (5) ans, mais qui semblent en avoir un ou deux. Là également elle a réalisé des prouesses avec des enfants comme Francklin (4 ans) ou Bissi (5 ans) qui commencent à marcher comme tous les enfants du monde, même si avec beaucoup de retard.


Le cas de Francklin pousse à réfléchir : il a quatre et vient d’apprendre à marcher.
Cependant sa mère attend encore un autre enfant. A la vue de l’effort qu’elle ne cesse de déployer pour venir en aide à ses enfants, les sœurs Clarisses ont décidé de l’appuyer avec l’argent de la quête mensuelle de leur chapelle.
Le curé de la cathédrale, l’abbé Mirek l’a appuyé également avec des vivres et le Dr Daniel lui a offert un carton de compléments alimentaires. Cette marque de solidarité demeure en dessous des besoins rencontrés sur le terrain.


Cependant, ces enfants ne sont plus abandonnés à eux-mêmes, ils ont trouvé désormais de quoi à manger et de l’affection et dans quelque mois, ils seront en mesure de courir et de jouer au football comme tous les enfants de leurs âges et de pouvoir espérer aller à l’école aussi.

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© Juin 2013 RADIO SIRIRI

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