Fanny Minao-N’Diaye | LNC

Dans un pays enfumé dans le brouillard épais d’une crise sans horizon, le nouveau premier ministre de la RCA est debout sur un champ de ruine ne cessant chaque jour de se creuser dans la culture des violences aveugles et inconscientes.

Il ne lui faudra pas être Superman pour faire face, mais TITAN.

La grande Cheftaine Catherine lui a quelque peu déjà, déblayé la route, en commençant par faire de la résistance, signe d’un caractère tranché et affirmé.

Elle a su dire NON aux plus que très suspectes incitations de la France et des USA a précipiter des élections dans un pays plus gueule cassée que promenade des Anglais à Nice.
Auparavant, résistance encore contre les grenouillages politiques du marigot banguissois des AFDTistes et affiliés.

La tâche est ardue, et la pente n’est pas douce.
Le grand braquet sera nécessaire.
Estampillé d’une biographie flatteuse de professionnel des situations désespérées, Mr Nzapayéké devra se se prier lui-même – son nom en Sango signifiant ‘Dieu veille !’ – pour ne pas décevoir.

Marges de manœuvre réduite à minima, le droit à l’erreur n’est pas programmé.

RE-HUMANISER DES DESHUMANISES

Mais avant les ‘ceci et cela à faire’, très certainement, la première des tâche consistera à reformater les cerveaux des individus.
Le fond du pire fut atteint crut t’on, pourtant il continue de se creuser.
En quelque sorte, il faudra CONVAINCRE, RASSURER, REEDUQUER, RECONFORTER, CONSOLER, REDONNER CONFIANCE ET LA FOI.

C’est toujours au P.M d’aller au charbon.

Les centrafricains savent-ils encore pourquoi ils se tuent chaque jour entre eux ?
Pourquoi soudainement le voisin apprécié d’hier est transformé en ennemi aujourd’hui ?

Devoir de donner réponses à tout ceci.

Dialoguer avec des groupes armées ?
C’est un marronnier qui dure depuis près de 20 ans en Centrafrique, et qui n’a jamais rien donné.
L’efficacité d’un dialogue tient au caractère raisonnable de ses participants.
Or qu’espérer de ces fumeurs chanvre aux cerveaux ravagés et au Q.I de mollusque que sont les Anti Balaka et les Séléka ?
RIEN…C’EST LA TETE DOCTEUR !
Tenter de raisonner un fou c’est être fou soi-même.

Il faudra bien les rencontrer, tout en se disant que cela ne mènera nulle part.

Les dialogues inclusifs, exclusifs, à tort et à travers ! Toujours des usines à gaz n’accouchant que de crottes de souris.
PERTE DE TEMPS ET D’ENERGIE QUAND CE TEMPS EST JUSTEMENT COMPTE

SE CREDIBILISER

A l’évidence, la relance de la machine Centrafrique sabotée est plus qu’une urgence.
Plus d’administration, plus d’économie, plus d’école, plus de rien…. Et surtout, plus d’argent !
Tous les élémentaires de la mauvaise gouvernance.

Et ce ne sera pas l’un après l’autre, mais tout en même temps qu’il faudra satisfaire.

Nzapayéké, en plus d’être Titan, devra aussi être Shiva aux mille bras.
Tout autant qu’acteur jouant sur la scène une pièce dont il ignore le scénario.
La communauté internationale aura ses projecteurs à fragmentation braqués sur lui.

Et, pas de 100 jours de grâce. 
C’est dans l’urgence de l’immédiateté qu’il sera jaugé, et non à l’aune d’un bilan final. 

Il est déjà très attendu au carrefour de la sécurité.
Il le sait, il l’a dit, c’est sa priorité numéro UNE.

SAVOIR….

- Poser des marqueurs régaliens.
L’Etat ne peut pas être respecté s’il ne se montre pas.
Prioritairement, au moins se signaler par des actes forts, notamment l’arrestation des criminels, dont l’infâme ‘Magloire’ le bien mal prénommé, ce cannibale qui toujours se pavane à Bangui en toute impunité.
Etre présent en province. Réinstaller les serviteurs de l’Etat, les faire voir, agir, être le prolongement auprès des populations de la voix du pays.

- Défragmenter les espaces sociaux afin que chacun enfin écoute l’autre. Tant que des abrutis devenus pathologiquement sanguinaires continueront à crier “musulmans étrangers !’ ce sera NO WAY !

- Conscientiser les individus sur l’image de marque du pays à l’international.
Car continuer à se comporter en sauvages rétrogrades, c’est à juste titre être pris par les autres pour des animaux de zoo à qui on balance des cacahuètes.

LE RESTE N’EST QUE MECANIQUE CLASSIQUE DE LA BONNE GOUVERNANCE

MAIS RIEN DE TOUT CELA NE FONCTIONNERA, SI LES TETES BRULEES NE SONT PAS DEPOLLUEES PREALABLEMENT.

André Nzapayéké connaît le pays par coeur.
Il est l’un des rares centrafricain à l’avoir parcouru de long en large, jusque dans le moindre petit village.

L’ethno-sociologie-développement rural, c’est son truc non ? 

ALORS ANGUE !!

© Janvier 2014 LNC – SINGATIOUBANGUI