BOUAR (RADIO SIRIRI) — Tout Bouar était convaincu qu’il y avait eu un combat acharné entre ex-FACA ayant rallié les Anti-balaka et les seleka. 
Mais les scenarii sont à l’opposé de ce que tout le monde prenait pour de vrai. En effet, suite aux tirs de sommation de la nuit du mercredi 15, tirs effectués par des anti-balaka et ex-FACA dans différents quartiers de Bouar, les seleka ont attendu presque 48h après avant de riposter, en tirant dans les directions supposées être des « QG » des anti-balaka : derrière le quartier Cotonaf, vers l’aérodrome mais dans des zones neutres. 
C’est ainsi qu’un projectile a percuté un rocher situé à 20m du couvent des religieux franciscains. 
Néanmoins, au niveau du quartier Lokoti, un homme armé a choisi de jouer au tireur isolé. Il a tiré contre la roue d’un véhicule de patrouille de seleka qui passait et en a tué un avant de s’éclipser. En représailles, les seleka ont brûlé quatre maisons au quartier Lokoti. 
Et pendant que des éléments de la seleka tiraient en l’air durant leur patrouille malgré la présence des soldats camerounais de la MISCA au centre ville, une bande de pillards vidaient le magasin de stock de marchandises d’un commerçant. 
Trois jeunes dont deux garçons et une fille arrivés après pour voler à leur tour tout ce qui n’est pas encore emporté, ont été abattus sur le coup. 
La psychose demeure encore et la tension reste vive ce matin du vendredi 18 janvier. Le couvent Saint Laurent est débordé par le nombre des réfugiés. 
Et les premières impressions recueillies auprès des déplacés, c’est qu’ils veulent avoir une garantie de sécurité avant de rentrer chez eux. Pour leur ils s’organisent pour bien s’installer. 
Des équipes de jeunes s’activent pour réaliser des latrines supplémentaires pour garantir l’hygiène et éviter l’épidémie de choléra. Côté communication, Bouar demeure coupé du monde car les lignes téléphoniques ne sont pas encore rétablies et ce, depuis hier matin.

© Janvier 2014 RADIO SIRIRI