(Radio Siriri) — Depuis l’arrivée des éléments Séléka à Bohong la cohabitation n’a jamais été au beau fixe. 
Mais ce qui a exacerbé la sensibilité de la population qui a souffert pendant près d’une décennie des exactions des coupeurs de route communément appelés « zaraguina » avant d’organiser une contre-offensive pour les éliminer dans la région, ce sont les séries de mesures que les Séléka ne cessent de multiplier. La vente et la consommation d’alcool sont interdites. 
Il est également interdit de vendre de la viande boucanée sur le marché et d’élever les porcs. 
A l’entrée ainsi qu’à la sortie de Bohong il y a deux barrières informelles pour les rackets comme partout sur le territoire. 

Cependant tout passant n’ayant pas d’argent se voit contraint de boire de l’eau sale ou de se vautrer dans la boue. 
Cela fait un certain temps que les jeunes archers ayant combattu et éliminé les zaraguina dans leur contrée ont décidé de réagir. Mais certaines personnes influentes de Bohong s’y sont opposées plusieurs fois. 
La goutte qui a fait déborder la vase, c’est que la semaine dernière, ils sont arrêté le chef des archers pour le tabasser et l’humilier sans aucun motif. 
A ce point là les jeunes du village ont dit « Non ! Trop, c’est trop ! » C’est ainsi qu’ils ont demandé à la population d’aller se réfugier dans la brousse pour les laisser seuls régler le problème d’homme à homme. 
Dans la journée de vendredi, ils ont tué quatre (4) Séléka et en ont blessé onze (11). Les blessés par balles de fabrication artisanale bien soignés peuvent s’en sortir mais les blessures causées par des flèches empoisonnées sont létales. Les blessés seleka du samedi 17 août sont ramenés à Bouar pour être soignés soit au dispensaire Notre Dame de Maïgaro (c’est le cas du général Souleymane Saïd blessé au bras ainsi que certains de ces éléments) sont à l’hôpital préfectoral. 
Mais il est difficile d’avoir une idée exacte du nombre des blessés aussi bien côté seleka que du côté de la population de Bohong en ce moment.
Ce matin les éléments seleka venus de Ngaoundaye et de Bocaranga après le retrait du renfort venu de Bouar ont commencé tôt ce matin du dimanche 18 août à faire des tirs de sommation et a pillé la localité. 
Vers 11h, le vicaire général du diocèse, l’abbé Mireck Gucwa a demandé au général Souleyman d’envoyer une escorte pour accompagner le chauffeur de la mission, afin d’aider l’abbé Célestin Doyari ainsi que les religieuses refugiées dans la brousse. 
Mais vers 12h une fois arrivés à l’entrée de Bohong, ils ont appelé le vicaire général pour faire savoir que les jeunes archers sont sortis de nouveau pour affronter les Séléka qui continuent de piller maison par maison. « C’est impossible de rentrer dans Bohong car le combat est rude dans le village. On ne peut rien faire. Nous allons rebrousser chemin. » dit le général à l’abbé au téléphone. 
Il faut encore quelques jours pour faire un bilan complet. Car ce genre de soulèvement risque de faire plus que long feu.

© Août 2013 Radio Siriri