La saison de feux de brousse : des déplacés pris entre deux feux

Radio Siriri November 22, 2013 0

feux bouar

BOUAR (RADIO SIRIRI) — Le début de la saison sèche dans la savane boisée ou herbeuse, c’est la période de récoltes de haricots rouges ou niébé, sésame, mil, sorgho, patates douces… Au fur et à mesure que les récoltent s’achèvent, la plupart des paysans rejoignent leurs foyers respectifs laissant progressivement la place aux chasseurs de petits gibiers et aux pyromanes. 

Cependant depuis huit mois, le rythme des travaux champêtres a été chamboulé par l’occupation de tout le territoire centrafricain par les éléments de l’ex-coalition seleka établissant des contingents même dans des villages plus reculés et multipliant exactions et rackets. Les récoltes seront maigres avec risque de famine générale dans tout le pays.
Beaucoup de monde a choisi la brousse comme étant le repère le plus sûr. 
Pourtant c’est ignorer toutes les difficultés auxquelles ils auront à faire face pendant la saison sèche : les feux de brousse détruisant tout sur leurs passages. 
A titre de rappel, en décembre 2002, un groupe d’écoliers de Pougole (localité située dans la sous-préfecture de Paoua), fuyant l’avancée des ‘libérateurs’ de Bozizé dans la région se sont retrouvés cernés par le feu. Aucun d’entre eux n’en était sorti vivant. 
Avec l’accentuation de vols, viols, pillages sur tout le territoire, les déplacés internes ayant trouvé refuge dans la brousse dont on parle d’ailleurs peu à travers les médias, vont voir leurs souffrances multiplier par dix : feux de brousse, bandits armés, voleurs de bétails, maladies, malnutritions et famine. 
Plus les herbes sont brûlées, plus le froid s’accentue dans la brousse avec l’arrivée de l’harmattan accompagné de tempête de sables fins. Les autorités locales décidément dépassées, ces populations abandonnées à leur propre sort n’attendent qu’une vive manifestation de solidarité de la part de la communauté internationale pour sortir de ce cycle infernal.

© Novembre 2013 RADIO SIRIRI

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