Psychose : les victimes de traumatismes de Bohong ou de Bangui refusent de regagner leurs foyers malgré la présence de la FOMAC

Radio Siriri November 2, 2013 0

BOHONG

BOUAR (RADIO SIRIRI) — Ils sont plus de 2000 au Centre pastoral Saint Joseph. 
Et à Saint Laurent ils sont 1400 depuis lundi 28 octobre. Ils refusent de rentrer chez eux. 
Pour quelles raisons ? 
Soit parce qu’ils ont vécu de près ou de loin certains traumatismes lors des derniers événements de Bohong et ou de certains quartiers de Bangui. Les premiers (venus de Bohong) se sont déplacés à Bouar pour y trouver refuge. 
Certains parmi eux ont commencé à s’installer en vue de reprendre une vie normale ; les seconds sont pour la plupart des fonctionnaires de l’Etat récemment affectés à Bouar. Eux aussi ont vécu des moments difficiles. 
Ces deux groupes se retrouvent dans l’enceinte de Saint Laurent car c’est le lieux le plus facilement accessible pour eux à cause de la distance. 
En plus de certains habitants de Bouar qui ne sont pas habitués à entendre des tirs à l’arme lourde et qui ont trouvé refuge soit du côté de la cathédrale soit chez les franciscains capucins. Ceux-là sont très mobiles et très bruyants. Le matin ils rentrent chez eux avec leurs balluchons sur la tête, et le soir ils sont là avec quelques personnes en plus. Il en va de même pour les jeunes chauffeurs de mototaxis qui vont et viennent à longueur de journée et ne s’arrêtent qu’à la tombée de la nuit. Tout est désormais réglementé avec des comités mis sur pieds par les religieux ainsi que l’installation d’une petite unité des éléments de la FOMAC à Saint Laurent le dimanche 27 octobre.
L’équipe de FOMAC arrivée en renfort a décidé de passer à la vitesse supérieure en demandant à ses déplacés internes de rentrer chez eux. Néanmoins les militaires de la force multinationales qui étaient là sur place depuis quelques jours déjà et connaissant mieux le terrain ont préféré choisir la voie d’une préparation psychologique progressive avant de permettre aux uns et aux autres de rentrer librement chez eux. 
Dans un pays disloqué, déchiqueté et plongé dans le chaos primordial, il faut nécessairement des équipes de psychologues capables de sillonner le pays dans son ensemble afin de guérir les blessures ouvertes et transmises depuis des générations. Il le faut pour que le pays puisse se relever.

© Novembre 2013 RADIO SIRIRI

Leave A Response »