Bouar : Jacob un anti-balaka libéré par les ex-seleka

Radio Siriri November 12, 2013 0

jacob

BOUAR (RADIO SIRIRI) — Un élément anti-balaka fait prisonnier pendant dix (10) jours lors des derniers événements a été libéré lundi 4 novembre 2013. 
La cérémonie s’est déroulée aux environs de 10h au village Wanetiguera
Le jeune Jacob, bien connu des habitants de Bouar, comme un idiot a été recruté de force par les anti-balaka qui occupaient la brousse dans les environs l’aérodrome alors qu’ils cherchaient ses parents. 

Dans la quête éperdue de ses parents, il était tombé sur un groupe. Il voulait fuir mais c’était déjà tard. Ils l’ont menacé et l’ont enrôlé de force en lui remettant également le foulard vert des anti-balaka ainsi qu’un vieux pantalon usé de combat. 
« Lorsque je les ai vus, je voulais fuir mais ils m’ont menacé avec un long couteau pour ne pas fuir de peur de trahir leur position. C’est ainsi qu’ils m’ont enrôlé. Ayant la trouille, j’ai senti un fort besoin de me soulager. Et je les ai suppliés de me laisser répondre à ce besoin naturel et ils m’ont laissé faire. En m’éloignant d’eux j’ai vu qu’ils ne me suivaient pas. Et j’ai décidé de fuir sans avoir eu le temps de penser à retourner à la maison pour me changer. Cependant durant cette fuite, j’ai remarqué que les ex-seleka ont pris position partout. Et c’est ainsi qu’ils m’ont arrêté. » 

Le général Souleyman Saïd demande au chef du village Wanetiguera de sensibiliser les jeunes ayant intégrés la bande armée anti-balaka de restituer sans délai toutes les armes de différents calibres qu’ils détiendraient chez eux. « Et s’ils souhaitent faire carrière dans le métier des armes, ils n’ont qu’à attendre le moment propice pour se faire recruter dans l’armée. » A-t-il ajouté en guise de conclusion.
L’histoire la plus tragi-comique qui a défrayé la chronique au sein des déplacés de Saint Laurent était celle d’un certain Pierre Dindaye, censeur au Lycée Moderne de Bouar. Les anti-balaka sont passés près de chez lui et l’ont enrôlé de force en lui disant : « Hey, toi, tu as la force de combattre ! Prends ce fusil et partons… » Et lui, il s’est mis à pleurer comme une madeleine en faisant mille et une grimace au point de susciter l’émotion de la part de ses bourreaux. En fin de compte il leur a remis une machette, celle qu’il utilise d’habitude pour des travaux champêtres. Et ils l’ont relâché. Dès qu’il a vu qu’ils se sont éloignés de lui, il a foncé tout droit à Saint Laurent pour se réfugier. 
Combien de jeunes ou d’adultes enrôlés de force ? 
Seule l’usure du temps nous permettra de dénouer les nœuds de cette histoire sortie tout droit comme dans un rêve cauchemardesque et qui a secoué la Nana Mambéré pendant une semaine.

© Novembre 2013 RADIO SIRIRI

Leave A Response »