Centrafrique : l’ONU recommande l’envoi de casques bleus

Radio Siriri November 18, 2013 0

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Plusieurs lieutenants des forces de l’organisation ont mis en garde ces derniers jours, contre un risque de génocide dans ce pays

Face à cette situation le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, appelle à une action immédiate et propose, entre autres options, le déploiement de 6 000 à 9 000 casques bleus, dans son dernier rapport devant être distribué aux quinze pays membres du Conseil de sécurité, lundi 18 novembre. Il y a un besoin urgent de répondre à la crise avant que la situation n’échappe à tout contrôle et mène à un nombre plus important de victimes, prévient le patron des Nations unies, qui insiste : Nous avons une opportunité, et la responsabilité, d’empêcher ce qui pourrait devenir des atrocités généralisées. La Centrafrique vit dans le chaos depuis le renversement, en mars, du président François Bozizé par la coalition rebelle de la Séléka, officiellement dissoute depuis par son chef, Michel Djotodia, investi président de la transition. Le document de vingt-cinq pages, dont Le Monde a obtenu copie, est le fruit d’une mission d’évaluation menée début novembre par le numéro deux du département des opérations de maintien de la paix, Edmond Mulet, conjointement avec l’Union africaine (UA) et la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC).

L’objectif est de déterminer quel type de soutien la communauté internationale peut apporter à la force de l’UA en Centrafrique, la Misca, censée être opérationnelle le 19 décembre. Cinq options sont proposées au Conseil de sécurité de l’ONU, dont quatre suggèrent un appui, notamment par le biais de contributions bilatérales et multilatérales volontaires, ou sous forme de paquet logistique et financier tel que celui établi pour l’Amisom en Somalie. Le rapport laisse clairement entendre toutefois que seule une opération de maintien de la paix pourrait faire face à l’urgence et à l’ampleur des défis auxquels est confrontée la Centrafrique, souligne le directeur de Human Rights Watch auprès des Nations unies, Philippe BolopionEtant donné la complexité de la crise en RCA, la mission d’évaluation estime que la situation requiert une réponse cohérente, intégrée et multidimensionnelle, affirme le secrétaire général de l’ONU, précisant que l’UA et la CEEAC soutiennent l’éventuelle transformation de la Misca en une OMP, tandis que M.Djotodia ne s’y oppose pasDes violences opposent, depuis plusieurs semaines, musulmans – accusés de soutenir l’ex-Séléka – et chrétiens, organisés en groupes d’autodéfense. Des tensions entre communautés dont Ban Ki-moon se dit très inquiet, redoutant qu’elles ne mènent à une violence sectaire incontrôlable avec des conséquences inédites pour le pays, la sous-région et bien au-delà.

Les tâches prioritaires d’une force onusienne seraient la protection des civils, le soutien au processus et à la transition politiques, l’organisation d’élections et la promotion des droits de l’homme. Elle devrait opérer avec de robustes règles d’engagement, et un mandat placé sous chapitre VII lui permettant de recourir à tous les moyens nécessaires pour empêcher aux groupes armés d’accéder aux centres urbains, affirme le rapport. Ses effectifs, d’environ 6 000 soldats, pourraient passer à 9 000, en cas de détérioration de la situation sécuritaire. Mais les Américains et les Britanniques rechignant à financer une nouvelle OMP quelques mois seulement après le déploiement de la Minusma au Mali, la seule option crédible défendue par Ban Ki-moon risque d’attendre quelques mois avant de devenir incontournable.

Le Monde.fr

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